La lettre du député CHRIST adressée au maire de Guebwiller fait l'effet d'un coup de tonnerre. Elle est juste, tout à fait perspicace et rejoint exactement les analyses de mon post du 29 juin Cuisines électorales. Elle est aussi cruelle et assassine.
Dans le petit jeu du « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » l'UMP a été littéralement flouée comme l'ont été les électeurs qui ont cru en la sincérité du candidat KLEITZ qui révèle chaque jour davantage son tempérament dissimulateur et manoeuvrier.
Il parle aussi du respect dû aux électeurs.
Sage conseil et sages perspectives..
La lettre du député CHRIST dans son intégralité :
Monsieur le Maire,
Je viens de découvrir avec surprise que tu étais présent sur la liste sénatoriale conduite par Jean-Marie BOCKEL.
Cette candidature a en effet de quoi étonner pour un « indépendant du centre droit », élu sous cette bannière, quand on se rappelle qu’il y a 10 ans encore, Monsieur BOCKEL fustigeait sans retenue la droite et le centre, sous les couleurs du Parti Socialiste.
Monsieur BOCKEL fait partie de ces professionnels de la politique, qui retournent allègrement leur veste, au gré du vent. Tour à tour PS, puis Gauche moderne, puis UDI, on ne sait plus trop où se situe aujourd’hui cet ovni de la politique. Il est d’ailleurs considéré par ses anciens amis politiques, comme un « social traître ». De fait, quelle crédibilité accorder à un homme politique, dont les ambitions servent plus son ego que ses convictions ?
Ta candidature peut encore interpeller par son côté hâtif. La loi organique n°2014-125 du 14 février 2014, interdisant le cumul des fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur, ne te permettra pas en effet, si tu devenais sénateur, de rester Maire de Guebwiller. Ce serait dès lors faire peu de cas de la confiance que les électeurs de ta ville ont placée en toi, lors du dernier scrutin municipal.
Par ailleurs, les élus qui ont cherché à enchaîner les mandats, sans avoir pris le temps de « s’asseoir » dans leurs premières responsabilités électives, n’ont pas brillé par leur réussite et les exemples ne manquent malheureusement pas dans notre département.
Je tenais à te livrer ma réflexion sur ce que m’a inspiré ta candidature derrière un homme, dont le parcours ne constitue pas, à l’évidence, un modèle d’éthique politique.
Je te prie de croire en l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Jean-Louis CHRIST