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dimanche 31 août 2014

Mais où donc est Mme DEHESTRU ?



« Najat Vallaud-Belkacem à l'Éducation Nationale... ce n'est plus une provocation, c'est une déclaration de guerre sociétale contre les familles. »

Voilà ce qu'écrit Mme DEHESTRU sur son mur Face Book le 27 août en partageant le statut du site d'extrême droite Boulevard Voltaire.

Sa réaction indignée résonne de concert dans un bel univers! Qu'on en juge.

Christine Boutin, présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate, voit dans cette nomination une « provocation non tolérable ».
Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qualifie la nouvelle ministre d'« ultra-pro-gender »et pointe un « gouvernement entre tragi-comédie et provocation contre les familles ».
Thierry Mariani, particulièrement mobilisé contre la loi ouvrant l'accès du mariage aux homosexuels, dénonce le « sectarisme » de la ministre.
La députée frontiste, Marion Maréchal Le Pen, déplore pour sa part la promotion de « la pasionaria du gender ».

Et ce n'est pas tout, last but not least,

Le groupe La Manif pour tous estime que « la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l'éducation nationale est une véritable provocation ». La présidente de l'association, Ludovine de La Rochère, se montre particulièrement critique envers la nouvelle ministre de l'éducation, engluée selon elle dans « l'utopie anthropologique, dans la lutte des sexes comme d'autres [l']ont été dans la lutte des classes ».

Bref Mme DEHESTRU continue ses déambulations dans un univers politique qu'elle essaie d'apprivoiser depuis tellement d'années et qui se dérobe sans cesse à elle. Elle en est arrivée là dans les sphères les plus rétrogrades, les plus manipulatrices de notre vie politique nationale. Sans doute pense-t-elle encore avoir à donner des gages à son nouveau mentor politique local.

Ce qui est sûr c'est qu'elle va avoir dorénavant du mal à refaire le coup de l'Humanisme Rhénan et des valeurs centristes. Mais sait-on jamais ?

DR

Lectures :

Sur quelques grossières manipulations lancées par tout ce petit monde je renvoie aux excellents articles de la série des Décodeurs du journal Le Monde.


Education sexuelle et genre : 5 (autres) intox décryptées



mercredi 6 août 2014

Désordre municipal et tranquillité publique



 Les riverains de la place de l'Hôtel de Ville ont vécu un début d'été riche en événements divers et variés mais aussi… en nuisances sonores de toutes sortes :  Coupe du Monde de football, animations  multiples … Beaucoup de manifestations se sont télescopées, trop peut-être.

 Et les nuisances sonores en soirées  en dehors des événements perdurent même si M CASTELAN a rangé son sonomètre en faisant allégeance à la nouvelle municipalité qu'il appelait de ses vœux et pour laquelle il a roulé. Pour combien de temps encore et à quel prix ?

 Il y a pourtant trois élus en charge de la sécurité : outre le Maire chargé normalement de la police, nous avons un adjoint à la sécurité lui-même doublé d'un conseiller municipal à la sécurité. 
J'ai du mal à comprendre à quoi les trois peuvent  bien servir au vu de leur absence totale sur place lors des différents événements et plus généralement en ville. Ou alors ne font-ils tout simplement pas leur travail ? La seule adjointe  présente et visible lors des matchs de la Coupe du monde de Football par exemple était Mme SCHROEDER qui se démultipliait, elle au moins.

Le nombre incroyable de voitures qui passent et repassent dans la rue piétonne qui devient à  certains moments une rue de grands passages est proprement sidérant. 
 Sur cette question, comme sur quelques autres d'ailleurs, rien n'est suivi. Le laisser-aller et le laisser-faire règnent en maitres. Les voitures tampons ont repris le haut des pavés ! Le plus grand désordre règne.
 J'avais (enfin) activé et fait respecter  la zone bleue et mis en place un stationnement payant et je m'en étais donné les moyens  en faisant assermenter  des fonctionnaires municipaux et en travaillant en étroite collaboration avec la police puis la gendarmerie.

 Or depuis le début de l'été les deux fonctionnaires de la ville sont normalement en congés, ce que M KLEITZ sans doute ne pouvait pas prévoir. A une question posée par José BANNWARTH en Conseil Municipal  M KLEITZ  a en effet répondu sans rire  qu'en raison des congés (les leurs !) les agents municipaux en charge de cette mission n’étaient  pas en mesure d'effectuer leur travail cet été mais que tout rentrerait  dans l’ordre en septembre ! On croit rêver. Aucun ASVP ne circule plus d'ailleurs depuis l'installation de la nouvelle municipalité.

Ce désordre provient sans doute aussi de l'organisation même de la municipalité faite en dépit du bon sens. 

 Cela n’a en effet rien d’étonnant: l'existence de 18 adjoints ou conseillers délégués sensés gérer et suivre les affaires est une aberration en termes de management, d'efficacité ou de simple bon sens. Cela ne PEUT PAS  fonctionner.
 Et j'en rajoute un 19ème puisque  je viens d’apprendre que le conseiller délégué LOSSER  est depuis peu lui même flanqué d’un délégué : un délégué du délégué délégué de l’adjoint en quelque sorte.
A vouloir contenter tout le monde M KLEITZ en est déjà réduit à poser des rustines et sa municipalité est en passe de devenir une armée mexicaine où règne déjà sans doute  une heureuse harmonie.

Le Maire fait preuve de beaucoup de candeur et d'un grand amateurisme. Il est  en train d'apprendre à ses dépens qu'une mairie ne se dirige pas comme une entreprise.
La belle affaire !

C'est d'ailleurs ce que lui faisait fort justement remarquer le député CHRIST dans son deuxième récent courrier !

«Tu le constates, la vision que l’on peut avoir de l’engagement politique de M BOCKEL et de sa capacité à servir les intérêts de l’Alsace avant les siens propres demeure toute relative. La confiance que tu lui voues mériterait pour le moins d’être nuancée. Elle s’explique sans doute par le fait que le monde de l’entreprise et le monde de la politique ne présentent pas autant de points communs que tu ne pouvais l’imaginer.»

On ne saurait mieux le dire. 

DR

samedi 2 août 2014

Actualité de Jean Jaurès.



J'aime bien l'édito du MONDE de ce samedi. En quelques lignes le portrait d'un homme politique tel qu'il manque actuellement à notre pays.

DR



Ce fut un concours très français, c’est-à-dire pas dénué de charme, mais un tantinet passéiste. Et qui sait, peut-être, cette petite cérémonie politique, entre fin de Tour de France et départ des aoûtiens, disait-elle quelque chose d’important sur l’état des élites publiques du pays ?
Ce jeudi 31 juillet, la gauche s’est donné rendez-vous dans le 2e arrondissement de Paris, au coin de la rue Montmartre et de la rue du Croissant. C’est là, dans une brasserie dite Café du Croissant (aujourd’hui Taverne), que l’un des pères du socialisme français, Jean Jaurès, a été assassiné, le 31 juillet 1914. A la veille de la Grande Guerre.
Ce jeudi-là, un siècle plus tard, la gauche est venue saluer un « grand » de la politique. Même s’il n’a jamais gouverné, Jaurès a été l’homme d’une formidable synthèse : un réformiste, mais qui situait son réformisme dans un projet de changement social profond ; un internationaliste, mais qui savait tout ce que la nation – l’idéal national républicain – portait de valeurs ; un bourgeois, pétri de culture, diplômé de l’Ecole normale supérieure, attaché à une méritocratie célébrant l’effort et l’importance du savoir – à l’opposé du « tout vaut tout » culturel.
Rien d’étonnant à ce que la gauche revendique aujourd’hui l’héritage d’un tel homme. Elle a bien raison. Mais elle s’est livrée à l’occasion à une bataille quelque peu dérisoire pour savoir à qui revenait le plus authentique « brevet d’identité jauressienne », comme le disait l’historien Gilles Candar dans Le Monde du 31 juillet.
C’est nous les vrais « jauressiens ! », clame la gauche de la gauche, et notamment Jean-Luc Mélenchon, qui met en avant l’anticapitalisme du grand homme. Non, c’est nous !, réplique la gauche de gouvernement, qui brandit le réformisme prudent de Jaurès – Manuel Valls allant jusqu’à avancer que le député du Tarn aurait « sans doute » voté le pacte de responsabilité.
La droite n’est pas en reste. Nicolas Sarkozy donnait du Jean Jaurès à chaque étape de sa campagne de 2007. Aujourd’hui, l’un des chefs du Front national, Louis Aliot, revendique aussi sa petite part d’héritage. Bientôt, les people vont s’y mettre et faire le pèlerinage de Carmaux, fief du fondateur du quotidien L’Humanité.
Ce concours de bon « jauressisme » est sans doute un hommage à la complexité de la pensée de Jaurès. Il est aussi révélateur d’un certain désarroi. L’homme du Tarn savait penser son époque – celle de la première grande phase de libéralisation des échanges de l’ère industrielle. Il en faisait la pédagogie. Il n’était pas dans la nostalgie.
Il situait l’action politique en prise avec les mutations sociales profondes que subissait la France de l’époque. Il les comprenait, il pensait cette réalité nouvelle, il ne la niait pas. Il en faisait le cadre d’un réformisme qui n’évacuait pas une ambition sociale des plus élevées.
Qui, dans la France et dans la classe politique d’aujourd’hui, celle d’une phase de bouleversements aussi profonds, est capable d’un tel projet ? Qui explique que la mondialisation est là pour rester ? Qui ose dire que l’Etat-providence doit être profondément remanié ? Qui pointe la réalité d’une économie en train de décrocher ?

Derrière l’œcuménisme de l’hommage à Jaurès, ce qui transparaissait, c’est un manque : celui d’un discours politique de vérité.