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vendredi 30 décembre 2016

FUHRER ferme !





C’est un grand choc. Je viens d’apprendre que ce magasin,  mythique pour moi, fermait ses portes.

Que de souvenirs ! 

Le premier et le plus beau sans doute :  mon sac à dos en cuir pour le CP orné d’ un magnifique cheval. Ce sac offert par ma grand-mère, je l’ai traîné jusqu’à la fac, cousu et recousu régulièrement par Mr Fuhrer (grand père). Il existe toujours : fruit de la qualité et du savoir-faire.
Et aussi les paires de ski : Rossignol Djin, St Compétition, Dynamic 17 et 27 et mes préférés les  Fischer Racing Cut montés avec soin et savoir-faire par Gilbert Fuhrer, homme passionné et toujours au fait des  nouveautés techniques. 
FUHRER est une histoire de famille transmise avec passion et détermination. Des personnes discrètes et tournées vers le client. Quasiment une institution.

Je me souviens d’avoir reçu en mairie Mme Fuhrer grand mère qui n’avait pas loin de 100 ans. Toujours la même, égale à elle-même, celle que je voyais grande, droite derrière son comptoir, l’oeil à tout et que personne ne reprenait, véritable « tour de contrôle » du magasin. 

FUHRER c’est ma jeunesse, une partie de mon histoire de Guebwillerois mais aussi de celle de toute la vallée.

FUHRER ferme ses portes. Ainsi le veulent les actuelles  lois du marché et nos nouvelles habitudes de consommation. Malheureusement pour notre ville et tout notre  territoire. 
Nous perdons un peu de notre âme, de notre histoire, de notre identité. 

Je suis en colère quand je vois celui qui prétendait redynamiser le commerce local avec des recettes d’un autre âge et qui ne fonctionnent pas, jamais, nulle part. Les investissements pharaoniques de la Rue de la République et le changement dogmatique du sens de circulation, par exemple, n’ont servi à rien et ont même eu des effets pervers. 

Seule une activité économique retrouvée sur le territoire pourra changer la donne. Et là on retrouve le même : Francis Kleitz chargé du développement économique à la COMCOM. Qu’a-t-il donc fait exactement depuis presque trois ans maintenant? Quelles initiatives a-t-il prises? Quel bilan peut-il afficher dans son domaine de compétences ?
RIEN, strictement RIEN. Cela commence à être de notoriété publique  et irrite de plus en plus les élus et responsables communautaires. La fronde spectaculaire que le maire de Guebwiller a dû subir lors du dernier du Conseil de Communauté est révélatrice d’un  ras le bol généralisé. 

J’observe aussi que ce n’est pas en se  gargarisant simplement de belles  formules comme «commerce de proximité » que l’on fait avancer les choses alors que des parkings standards, fades, banals des zones commerciales ne désemplissent quasiment pas.

Beaucoup de commerçants souffrent, sans doute. En même temps ils sont incapables de se rassembler, de travailler vraiment ensemble sur de vrais projets et non selon des recettes paresseuses et  archaïques. La faute à qui là aussi? Qui a instrumentalisé l’association des commerçants pour en faire une structure politicienne de conquête de pouvoir ?  Qui se révèle une fois élu totalement incapable de mettre en œuvre une politique commerciale dynamique comme il s’y était engagé ? Depuis 3 ans maintenant ;

Notre environnement et nos habitudes commerciales sont sans doute devenus globalement uniformes et insipides. 
Les mêmes d’entre nous qui s’agglutinent sur les  parkings géants pas très loin, pleurent – ou font semblant de pleurer -  quand des commerces disparaissent à Guebwiller. Les mêmes qui exigent de tout avoir sur place font des kilomètres pour une boite de conserve moins chère ailleurs.

La maison FUHRER a été une institution qui, à sa place, à sa façon, avec ses propriétaires et ses personnels a fait de notre ville ce qu’elle est. Je voulais en porter ici le témoignage.

Je voudrais aussi en profiter pour saluer ici certains commerçants, auxquels je pense, qui comme FUHRER font leur métier et bien leur métier. Ils existent et en nombre. On les reconnaît facilement. Ils sont accueillants, positifs, imaginatifs. Leurs magasins ne désemplissent pas. On a plaisir à y aller.


DR